![]() « Au sein du réalisme fleurit un animisme » peut-on lire dans Le cinéma ou l’homme imaginaire, ouvrage que publie Edgar Morin en 1956. Le cinéma y révèle son penchant au paradoxe : dans le même temps où il « fait percevoir » (au sens pratique du terme), il « donne à voir » (dans le sens visionnaire). Ainsi le cinéma introduit le spectateur dans une expérience qui frotte une matérialité extérieure à la matière irréelle du film, proche du rêve. Véritable mouvement dialectique de la matière sur et contre elle-même. Edgar Morin cherche obstinément cette réalité semi-imaginaire de l’homme que touche le cinéma. Au cours des années 50 et 60 le sociologue Morin est un de ceux qui impose le film, et plus largement, le média, comme instrument méthodologique et objet d’étude légitimes dans les sciences sociales. Il investit tout autant le champ académique que médiatique intervenant à la radio, dans la presse comme à la télévision ou dans les festivals. Cinéphile engagé, théoricien du film - pour lui « la caméra peut et doit être subjective, non l’objet » (l’objet reste, à la différence du rêve, arbitre et garant de la réalité) – Edgar Morin mène, pendant l’été 1960, en compagnie de Jean Rouch, une expérience singulière sous l’œil de la caméra : « Comment vis-tu ? », est un film protocole, supposé croiser vie quotidienne des protagonistes et zones d’ombre individuelles et collectives. L’expérimentation échappe à ses réalisateurs et devient Chronique d’un été, promu film-vérité, rédempteur d’une génération, et aujourd’hui film culte. Ce colloque, consacré à la relation persistante qu’entretient Edgar Morin avec le cinéma, souhaite interroger les enjeux anthropologiques, éthiques et esthétiques qui coexistent au sein d’une œuvre attachée au « vif » du cinéma et qui fait aujourd’hui rappel. « Dans la salle obscure…morts provisoires, nous regardons les vivants », écrivait-il alors… Vendredi 11 Janvier 2013 - 9H-18H : Le cinéma, une anthropologie fondamentale
Accueil :
Ouverture du colloque : 9h45-13h : La magie du cinéma Salle Louis Lumière : Projection de films réalisés par les frères Lumière et par Georges Méliès
Du cinématographe au cinéma : retour sur les enjeux d’une césure et son actualité.
Le cinéma ou l’homme imaginaire et la scientifisation des discours sur le cinéma ?
Edgar Morin, la star et l'inconscient du capitalisme 14h30-18h : De « Comment vis-tu ? » à Chronique d’un été.
Projection de Chronique d’un film, (extraits des 6 heures du film)
Chronique d’un été / Chronique d’un film : Paroles proférées, paroles provoquées
Chronique d’un été : une expérimentation sociale, un film, une série
télévisée, un web-documentaire ? Questions pour un débat contemporain
L’âme et le corps du cinéma Samedi 12 Janvier - 9h-18h : Le cinéma : un art de la rédemption
Ouverture : 9h30-13h : Sur les pas de la fiction
Cinéphilie critique dans les années 45-60
Projection d’extraits du film L’heure de la vérité (1964)
L’heure de la vérité : La genèse d’un film
Le traitement de la figure du bourreau nazi dans les films, en particulier dans L’heure
de la vérité (réalisation Henri Calef scénario Edgar Morin, 1964) et L'authentique procès de Carl -
Emmanuel Jung, (réalisation Marcel Hanoun, 1966). 14h30-18h : La photogénie du monde
Vus de L'Etna: Les Derniers des Mohicans. Les cinémas anthropologiques d’Edgar Morin et Werner Herzog
Stanley Cavell, Edgar Morin : philosophes à Hollywood?
Cinéma et compréhension dans l’œuvre d’Edgar Morin
Les années 30 au cinéma : une formation politique, morale et culturelle Dialogue avec Edgar Morin
Affiche à telecharger: PDF JPG
Réservation et Inscriptions :
Facebook : |
Colloque organisé par
Lieu :
Organisation et responsabilité scientifique :
Site internet :
Facebook :
Affiche à telecharger: PDF JPG
Organisation :
Partenaires :
Partenariats en cours :
|